Nicolas Cochard

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Démarche

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Nicolas Cochard développe un travail autour de la présence de la lumière dans l’espace et de son inscription sur une surface photosensible.

Son travail personnel se développe autour des thèmes de la lumière et de l’espace architectural. Il s’agit d’expérimenter l’interaction entre ces deux éléments. L’espace de projection devient alors le lieu même de l’intervention et de la manipulation pour faire advenir et produire une présence de la lumière dans l’espace. Sous la forme de photogrammes tridimensionnels, ce principe investit des modèles réduits ainsi que des volumes architecturaux.

La lumière, naturelle ou artificielle, est à la fois le propos et la matière première de ce travail. Le médium employé est le papier photographique. Celui-ci fixe brièvement la trace de la lumière en négatif. Il en résulte une empreinte aux valeurs inversées, proche d’une forme d’écriture noir sur blanc, en passant par des variations de gris. Le lieu devenant lui-même caméra obscura le temps de la réalisation se transforme en espace d’exposition photographique et d’impression. Cette approche photo-graphique est fondamentalement liée à la perception visuelle modifiée par le déplacement physique du spectateur autour de ces espaces et formes, dans une volonté certaine de fixer physiquement et de façon permanente l’instant présent et de montrer ici l’action de la lumière seule.

Dans l’ensemble de sa production, chaque surface de papier photosensible traitée correspond à une quantité de temps (de lumière) contenu. Ces empreintes donnent lieu à une restitution abstraite de l’espace réel matriciel dans une révélation de ce qui nous permet de voir : méta-lumière (préfixe signifiant au-delà, après).

 

 

 

 

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La Maison d’à côté (Mai 2005 ) : mise en scène d’une « fiction architecturale ». La pièce se compose d’un socle et d’un cube en bois couverts  de papier photographique. Un espace architecturé aux parois ajourées (fenêtres – porte) est posé momentanément sur la surface photosensible. Après une brève exposition à la lumière, cet élément est retiré. S’en suit le processus de révélation et de fixation du papier photo. Il ne subsiste de la demeure que sa trace au sol, ainsi que les ombres projetées sur le « monolithe ». Ce dernier devenant support de la mémoire de la maison disparue.

 

 

 

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Cette pièce de la Black Maria (1998) est constituée de carton-plume recouvert de papier-photo, représentant un espace fictif.
Il s’agit d’une réalisation de photogrammes en 3 dimensions, prenant intégralement la trace de la lumière sur les parois externes et internes. La lumière extérieure pénètre un instant et simultanément les 4 ouvertures. Il en résulte des empreintes cadrées ou diffuses de cette projection de lumière ; sortes d’ombres inversées, produisant un effet d’intensité globale (voire un remplissage du reste de cet espace vide).
Le titre de la Black Maria, est une allusion à l’un des premiers studios de cinéma (USA). Conçu sur un axe central tournant, le toit ouvrant de celui-ci pouvait s’articuler tout au long de la journée, afin de capter au mieux les rayons solaires.


Nicolas COCHARD prix du CEAAC,2000

 

         C'est d'abord une certaine qualité du vide qui interpelle le regard dans les travaux de Nicolas COCHARD (diplômé de l'Ecole des arts décoratifs de Strasbourg), qu'il s'agisse de ses maquettes d'appartements standard ou de ses installations "in situ" dans divers lieux d'art.

         Ce vide, rythmé par des agencements orthogonaux de plans, parfois eux-mêmes ajourés de découpes, n'appelle pas davantage de contenu qu'un labyrinthe à ciel ouvert dont ces pièces, vues de dessus en évoqueraient des fragments. Tout comme un labyrinthe oppose des murs et des chicanes aux désirs conjoints de visibilité et du plus court chemin, ce sont les surfaces : sols et parois, qui portent les traces d'une activité dont ce vide aurait été le lieu.

         Ces surfaces déclinent tantôt par de franches ruptures, tantôt plus graduellement, le spectre qui va du noir profond au blanc vierge en passant par toutes les gammes de gris, révélant ainsi que la lumière constitue le propos et la matière du travail de Nicolas COCHARD et que, par l'absence même de toute image et de tout contenu nommable, ces modèles réduits d'espaces - ou ces espaces réels, dans le cas des installations - sont au sens originel du terme des photo-graphies : des inscriptions de lumière.

         Le procédé utilisé met en oeuvre du papier de tirage photo qui revêt en bandes ou en segments l'ensemble des surfaces pour être exposé, selon le cas, pendant des durées qui vont de l'instant d'un flash à une minute à diverses sources de lumière : lampe de poche, allumettes, jour naturel et chaque fois d'un point particulier extérieur au volume du dispositif. Ce papier est ensuite fixé et, révèle en négatif, du noir au blanc, les intensités décroissantes de l'impact lumineux.

         Quelles que soient leurs dimensions, ces lieux deviennent ainsi tout à la fois l'appareil photo-graphique et la photographie elle-même. Dans une très singulière suspension du temps, ces volumes dévoilent, sans nulle réserve inaccessible à l'oeil et dans l'intensité variable des gris, la résistance de ces vides à la lumière comme si ces labyrinthes avaient su en réduire pour une fois la prodigieuse vitesse.

      Paul Guerin